L’Usine du Futur : “Beaucoup plus qu’un projet technologique”

A l’occasion de l’évènement Pilotez votre Usine du Futur le 12 avril 2018, Guillaume Vendroux, PDG de la marque DELMIA, revient sur la transformation digitale des opérations industrielles pour comprendre les challenges qui en découlent et à quoi ressemblera concrètement l’usine de demain. 

Aujourd’hui nous sommes confrontés à un besoin d’évoluer massivement dans notre pratique industrielle. Du fait de la mondialisation, les marchés sont en pleine croissance mais les investissements restent limités. C’est à dire plus de production sur des actifs existants. Les industriels doivent impérativement trouver des leviers de productivité.

D’autre part, les produits à fabriquer deviennent de plus en plus complexes car plus riches ou plus divers. Les industriels sont donc pris en tenaille entre productivité et complexité et si rien n’est fait, cette contrainte se traduit par des problèmes de qualité, de maintenance produit et de rupture logistique.

« Une refonte du modèle est nécessaire afin d’améliorer au maximum la préparation à la production et être le plus efficient possible dans l’exécution de cette production. »

Le monde virtuel de l’usine de demain doit nous permettre de sortir de ce cadre contraint et d’accéder à un niveau supérieur de productivité et d’anticipation. Ce n’est pas par la modélisation de nos opérations industrielles que nous aurons la capacité à anticiper les problèmes mais par la confrontation de ce modèle virtuel et de la réalité d’exécution sur la base des données terrain acquises en temps réel.

Qu’est-ce que cela implique pour les industriels et tous leurs collaborateurs ?

La transformation digitale du monde industriel ce n’est pas simplement numériser des pratiques qui étaient celles que l’on avait précédemment, c’est beaucoup plus profond que ça… Il s’agit de changer sa pratique afin qu’elle puisse être la plus efficace en utilisant la puissance du monde virtuel.

« Beaucoup plus qu’un projet technologique, la transformation digitale c’est un programme de transformation d’entreprise qui doit toucher au plus profond les processus de celle-ci. »

C’est une véritable révolution d’entreprise davantage centrée sur la pratique et la façon dont l’Homme va être intégré à tous ces processus que la simple intégration d’ordinateurs dans la réflexion.

 

C’est une refonte majeure de notre modèle, voilà la vraie révolution digitale.

La transformation numérique ne se fait pas au détriment des opérationnels, bien au contraire, elle est là pour qu’ils travaillent de façon plus confortable et le plus efficace possible. La place de l’Homme dans cette transformation est centrale. Il faut faire comprendre à chaque opérationnel quel est son rôle dans la chaîne de valeur de l’entreprise et lui donner toutes les informations dont il a besoin pour prendre les bonnes décisions. On va alors automatiser les tâches répétitives sans valeur ajoutée. On ne parle pas uniquement de robotisation physique mais aussi d’automatisation de processus afin de permettre une meilleure prise de décision et d’avoir l’agilité nécessaire pour résoudre les problèmes efficacement.

De même pour le manager : il n’est plus seul détenteur de l’information et capable de prendre une décision, il devient le facilitateur d’exécution de son équipe. Il y a un vrai changement dans son rôle qui n’enlève en rien de sa valeur. Désormais, sa responsabilité est d’activer les leviers qui vont permettre à son équipe d’exécuter correctement les opérations sur la base des informations qui vont leur arriver directement.

 Et pour ceux qui n’auront pas numérisé leurs opérations industrielles d’ici 5 ans

Ces manufacturiers vont se retrouver dans une situation particulière puisqu’ils vont perdre en réactivité face à leurs compétiteurs. Ces approches modernes sont beaucoup plus efficaces et c’est pour ça qu’elles ont de la valeur. Ceux qui ne vont pas plonger dans les quelques années qui viennent et commencer cette mutation se retrouveront à côté de la route.

Aujourd’hui déjà, on voit même des industries dont on pourrait penser qu’elles sont artisanales, tels que le luxe, qui investissent massivement parce qu’elles aussi sont confrontées au même problème de customisation, de besoins de qualité parfaite, etc.

Les méthodes classiques artisanales ne leur permettent désormais pas d’avoir l’économie d’échelle qu’ils souhaitent, donc ceux qui ne plongeront pas verront à minima leur croissance très limitée voire même pourront se retrouver en grand danger puisqu’ils manqueront d’agilité vis-à-vis de la compétition.

 

Adopter cette transformation digitale, c’est un moyen de revenir dans la course face à la compétition venant d’autres marchés internationaux tels que l’Asie.

Prenons l’exemple d’un de nos clients français dans l’aéronautique qui adopte une stratégie de transformation digitale avec Dassault Systèmes : ils comptent réintégrer des fabrications qu’ils avaient sous traitées jusqu’à présent puisque l’intégration verticale qu’ils ont réalisé les rendra plus efficaces.

Dassault Systèmes a une offre unique sur le marché puisque nous sommes les seuls à avoir une solution qui permet d’aller de l’ingénierie produit jusqu’à l’exécution. Nous savons connecter étroitement l’atelier avec le bureau d’étude mais surtout, nous offrons une intégration complète des processus sur la plateforme 3DEXPERIENCE.

 

Le manufacturing a une place centrale dans cette ère de renaissance impulsée par l’industrie.

On peut assimiler cette transformation digitale des opérations manufacturières à une renaissance impulsée par l’industrie puisqu’elle remet au centre de l’échiquier ces mêmes opérations donnant ainsi aux acteurs du système un rôle à plus forte valeur ajoutée.

Le client final va être capable de définir le produit qu’il souhaite, d’en disposer en un temps record et ce dans des contextes d’utilisation que lui-même aura défini. Sa satisfaction au sens large devrait augmenter et les fameuses expériences d’utilisation seront d’autant plus riches.

L’industriel qui va servir ce client va être capable de maintenir une position compétitive sur le marché dans un modèle extrêmement exigeant. Il va devoir aller plus vite, plus loin, offrir plus de qualité et pour moins cher. Il saura préserver sa marge et sa rentabilité tout en ayant la capacité de servir de façon quasiment instantanée un marché qui évoluera sans cesse. 

« La transformation digitale est une renaissance industrielle profonde. Ne restez pas au bord de la route, comprenez comment le monde digital vous permettra de transformer votre usine pour une plus grande efficacité de vos opérations industrielles à tous niveaux. »

Aujourd’hui, on parle de “workforce of the future” en référence à toutes les équipes qui vont avoir la capacité de prendre des décisions et à agir rapidement grâce aux nouveaux systèmes de l’usine du futur. Aider, éduquer, améliorer les compétences des équipes, c’est le rôle à valeur ajoutée de ces managers de la renaissance industrielle.

Guillaume Vendroux

Diplômé d’un PhD en Aéronautique du California Institute of Technology, Guillaume a démarré sa carrière comme Ingénieur R&D en Aérospatiale et a poursuivi chez Valeo Electrical puis Alstom Transport. En 2010 il a été nommé Global VP Manufacturing chez Alstom Transport. En 2016, Guillaume rejoint Dassault Systèmes en tant que CEO de la marque DELMIA pour accompagner les industriels dans leur révolution numérique.

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