C’est à cette délicate question que KEONYS (une filiale du groupe CENIT), partenaire revendeur majeur de Dassault Systèmes, a décidé d’apporter des réponses en produisant un livre blanc particulièrement riche et détaillé. La valeur différenciatrice de ce document : les nombreux retours d’expérience des acteurs de l’industrie eux-mêmes !
Quelles étaient vos intentions lorsque vous avez décidé de vous lancer dans la création d’un tel livre blanc ?
Martin Grunau : KEONYS et CENIT sont deux entreprises qui croient fermement dans le potentiel du cloud. Selon nos prévisions, à l’horizon 2025, il représentera au moins 50% de nos chiffres d’affaires. Plusieurs axes expliquent cette tendance. Il y a d’abord l’impact favorable sur le TCO (Total Cost of Ownership), mais aussi la promesse, pour l’industrie de se recentrer sur le développement des produits, plutôt que de mobiliser des moyens à administrer un environnement IT qui s’est complexifié au fil des années. La scalabilité des solutions cloud permet aux entreprises de s’adapter en permanence à leurs réalités et à celles des utilisateurs. L’accès à un référentiel de données unifié, non ambigu, facilite le travail et les interactions des acteurs de l’industrie avec leur écosystème de partenaires, ce qui fluidifie la sous-traitance.
Il y a tant d’éléments, de facteurs clés justifiant l’adoption du Cloud, que nous souhaitions les réunir au sein d’un document de référence. C’est ainsi que nous avons initié ce projet à la fin de l’année 2019, bien avant la crise sanitaire par conséquent. Les événements de ces derniers mois ont agi comme un électrochoc pour l’Industrie. Nous allons véritablement assister à une accélération de la « cloudification » et nous sommes convaincus que ce virage dans la conception, la simulation, la fabrication et la collaboration est désormais inévitable. Ce livre blanc incarne cette conviction.
Si vous vous êtes lancé dans ce projet, c’est que vous considérez qu’il faut encore convaincre le secteur industriel. Comment expliquez-vous qu’il faille encore, en 2020, évangéliser sur les atouts du cloud ?
MG : Je pense que l’Industrie dans son ensemble, est parfaitement consciente que les solutions Cloud constituent la réponse à leurs besoins de fluidité, de flexibilité, de fiabilité et de coûts. Globalement, le secteur se pose les bonnes questions par rapport à la digitalisation. Ces questionnements sont encore renforcés par l’émergence du Shadow IT, que Vincent Frerebeau de Dassault Systèmes décrit dans notre livre blanc. Il explique que les entreprises trop conservatrices peuvent être parfois dépassées par leurs collaborateurs qui trouvent des biais détournés.
Les DSI subissent une triple pression, celle de leur écosystème, celle des collaborateurs qui sont en demande de ce type d’architecture ou de services, et enfin celle de cette génération de digital natives qui arrive sur le marché du travail et ne connaît finalement pas d’autre logique que celle du cloud. La transformation n’est donc plus une option, chacun le sait, mais elle soulève de nombreuses interrogations tant sur le plan des coûts que sur l’organisation de cette migration. Si l’évangélisation est encore indispensable aujourd’hui, ce n’est pas tant sur le bien-fondé du cloud que sur le temps nécessaire à cette transformation. Les start-ups ne sont pas confrontées à ce type de dilemme, elles s’orientent naturellement vers le cloud. Mais dans l’Industrie, les systèmes d’information se sont construits sur plusieurs décennies, les solutions se sont empilées et tout est beaucoup plus complexe à organiser…
Ce livre blanc est véritablement bâti autour de témoignages. Pourquoi avoir fait ce choix éditorial ?
MG : La transformation est une mécanique qui inquiète l’humain, et donc l’entreprise. Nous avons souhaité démontrer, que dans un univers où l’on conçoit, développe, fabrique des produits, la transformation cloud est déjà amorcée et que certains l’ont déjà opérée avec succès. En nous fondant sur des témoignages, nous apportons la preuve que c’est possible. En confrontant la vision de nos clients sur les usages, les craintes, les bénéfices, les expériences, nous avons pu mesurer à quel point les ressentis se superposent, même si les secteurs diffèrent. Le cloud est une réponse en matière d’enjeux, de sécurité et de productivité. Il permet de s’inscrire dans une dimension d’entreprise étendue pour travailler plus efficacement avec un écosystème de partenaires…
En quoi la crise sanitaire que nous avons traversée a-t-elle facilité l’acceptation de l’idée que la « cloudification » était désormais un passage obligé ?
MG : Je crois que cette idée était déjà présente dans les esprits bien avant la crise de la COVID-19. En revanche, la nécessité d’assurer la continuité de l’activité et de réinventer le travail sous d’autres formes en quelques jours, a contribué à la prise de conscience que cette transformation est possible, dès maintenant. Nombreuses sont les entreprises qui se sont trouvées confrontées à un mode de travail à distance que le numérique et une approche cloud ont rendu possible.
Si, à la lecture de ce livre blanc, une entreprise décide de se lancer dans un projet de « cloudification », quels conseils lui donneriez-vous pour bien préparer cette transformation ?
MG : Il faut distinguer deux cas de figure. Dans le premier, que l’on appellera Green Field, où l’IT est jeune et peu structurée, avec peu de systèmes existants déjà en place, le projet est relativement simple. Nous avons développé une méthodologie spécifique en 5 étapes appelée Ready 4 Cloud. Dans le second, que l’on appellera Brown-Field, il s’agit de composer avec un mille-feuilles IT plus complexe et assurer une migration sans désorganiser l’activité de l’entreprise. Il faudra toujours partir d’une évaluation de la maturité de l’organisation et de ses équipes par rapport au cloud. Cela passe aussi par une cartographie des usages, un inventaire détaillé des outils et applications, afin d’adapter les processus de l’entreprise à des solutions cloud standard. Il convient par ailleurs d’agir progressivement, en migrant peu à peu les équipes et les solutions sans brusquer les choses et en faisant toujours la preuve des bénéfices pour les utilisateurs. Cela permet de gommer les peurs, les réticences, en se calant sur les cycles de vie des projets ou de produits conçus et développés par l’organisation.
Que retiendrez-vous de cet exercice de conception d’un tel livre blanc ?
MG : Je dirais qu’en réalisant ce livre blanc, nous avons également beaucoup appris sur nous-mêmes. Ces échanges avec nos clients pour recueillir leurs témoignages, nous ont permis de comprendre nos propres interrogations, de consolider notre démarche transformative et de constater qu’au bout du processus, toutes les frictions se dissolvent d’elles-mêmes, grâce au cloud. Les peurs se dissipent peu à peu, à mesure que le projet avance. L’autre grand enseignement, c’est que nous avons pu resserrer encore les liens qui nous unissent à un acteur comme Dassault Systèmes, et à quel point la mutation cloud s’impose au monde des éditeurs. Nous sommes tous confrontés à tous les niveaux à cette transformation qui est profonde Nous observons une vraie dynamique Cloud-First dans l’Industrie de plus en plus consciente des bénéfices du cloud pour répondre à ses enjeux stratégiques.