Du 3 au 11 septembre 2021 a lieu le congrès mondial de l’UICN, organisé tous les quatre ans. Cette année, la grand-messe de la nature se déroule à Marseille, au parc Chanot. Retour sur cet événement où la biodiversité et les opportunités du développement durable sont mises à l’honneur. Conférences, expositions, ateliers, stand Mission Océan ; une véritable invitation à se laisser surprendre par le monde du vivant.
Mission Océan : un parcours pédagogique à partir des univers virtuels
La fondation Dassault Systèmes s’est associée avec l’Ifremer, le réseau Canopé, l’Onisep et le Ministère de l’éducation, de la jeunesse et du sport, pour développer un parcours pédagogique à partir des univers virtuels : Mission Océan 3D. Ce projet transdisciplinaire permet aux collégiens de s’initier au monde océanographique et découvrir de nouveaux métiers.
Au stand Mission Océan, les équipes invitent les visiteurs à plonger dans le monde océanographique et des univers virtuels :
Avez-vous déjà entendu parler du Torquigener, ce poisson architecte ? Dans un but purement de reproduction, ce petit poisson de 12 centimètres dessine une structure de deux mètres de diamètre, pour un travail d’une semaine environ. Une fois que le Torquigener mâle a terminé son œuvre, la femelle Torquigener choisit (ou non) d’y déposer ses œufs.
Mais pourquoi cette espèce réalise-t-elle ce travail à la fois titanesque et éphémère ? Les formes géométriques réalisées sur le sable permettent de réduire jusqu’à 78% des courants maritimes !
Dans le même temps, observer les vertébrés aquatiques a inspiré les équipes d’Eel Energy, une startup accélérée par le 3DEXPERIENCE Lab, et partenaire de Mission Océan. Eel Energy a pu fournir le jumeau numérique de cette hydrolienne à membrane ondulante aux enseignants auteurs, afin de concevoir différents scénarios pédagogiques et prototyper, tester leur produit dans les Fab labs académiques. Grâce aux univers virtuels, Eel Energy a pu concevoir le jumeau numérique de cette hydrolienne à membrane ondulante, simuler différents scénarios et itérer, pour enfin prototyper et tester dans le réel leur produit.
Puis avec « Poulpy », les visiteurs peuvent prendre les commandes d’un bras robotique miniaturisé du HROV (Hybrid Remotely Operated Vehicle) Ariane. Cette expérience permet de simuler une activité de télé-opération dans les abysses, comme celle réalisée avec Ariane pour explorer les fonds marins. Pour prolonger cette initiation à l’archéologie sous-marine, les équipes de Mission Océan ont développé des contenus pédagogiques en mathématique. A travers ces modules, les notions de repérage dans l’espace sur une sphère et dans un pavé droit sont ainsi étudiées de manière ludique. Dans ce jeu, les élèves se retrouvent sur le site archéologique de La Lune, un navire de la marine qui a coulé vers Toulon, en 1664.
Le projet Mission Océan, à travers ces contenus pédagogiques, vise à sensibiliser les jeunes générations aux grands enjeux relatifs aux océans. C’est un projet unique qui relie dans véritable cercle vertueux l’industrie, la recherche et l’enseignement.
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La nature est-elle bien faite ?
En déambulant dans le congrès, j’ai eu la chance de rencontrer des personnes tout aussi passionnées qu’inspirantes. J’ai pu observer de près la biodiversité aquatique de nos cours d’eau douce dans une expérience immersive de VR et un musée holographique, dans l’espace « Immersio ». Poursuivant ma visite, je me trouve devant le stand de Suez. On me propose d’écouter la mer, enregistré depuis un hydrophone pour découvrir la biophonie sous-marine. Intriguée, je mets un casque VR pour plonger dans la mer Méditerranée. J’ai pu entendre le son des langoustines qui s’apparente à celui des cigales. Plus surprenant encore, j’ai pu écouter des oursins, des Mérus et même des dauphins. Pour enfin me retrouver nez-à-nez avec un immense cachalot virtuel !
Retour sur la terre ferme, j’arpente le parc Chanot. Me voilà donc fascinée par une parcelle de terre, dans un état de contemplation candide face à cette éco-poésie. L’exposition « Les invisibles ou la fabrique du sol » est le fruit de l’association entre des chercheurs de l’IRD/CNRS et les artistes Madeleine Chiche et Bernard Misraschi. Une installation qui rend hommage à ce peuple microscopique, quasiment invisible, qui rassemble près de 25% des espèces décrites. C’est l’ensemble de la chaine du vivant qui dépend de ces minuscules insectes : de la qualité de notre alimentation à la pureté de l’air en emmagasinant du CO2 dans leur habitat, en passant par la qualité de l’eau.
La nature pour source d’inspiration, le biomimétisme
Je continue ma visite par le stand de France Nature Environnement, avec un passionné d’oiseau. Bien que j’ai une peur panique de ces volatiles, je me prends d’intérêt pour ces êtres à plume, dont l’utilité dans la nature n’est plus à prouver. Chaque espèce contribue, à son niveau, à l’autorégulation de l’environnement. Exemple des strigidés : ces derniers chassent de petits rongeurs qui déstabilisent les écosystèmes naturels, en raison de leur surnombre.
Dernier stand que j’aimerai vous partager, celui du Big Bang Project et sa bouilloire innovante. A la croisée du biomimétisme et du design industriel, le bio-ingénieur Michka Melo et le designer Guillian Graves ont développé une bouilloire durable et efficace qui s’inspire du mode de remplissage du Nautile, du bec du Toucan, du poil creux de l’ours polaire qui évite à la chaleur de s’échapper en emprisonnant l’air et la thermorégulation des termitières. Cet objet bio-inspiré permet de réduire jusqu’à 80% de la consommation d’énergie d’une bouilloire traditionnelle.
Conclusion
En somme, s’intéresser au monde du vivant est incontestablement passionnant. Il faut s’en nourrir, prendre le temps de le contempler, de s’en inspirer. Face au dérèglement climatique, la biodiversité est en danger. Un constat paradoxal lorsqu’on sait qu’en la conservation de cette biodiversité réside une bonne partie de la solution aux enjeux environnementaux actuels. Les nouvelles technologies, quant à elles, contribuent fortement à sensibiliser les publics, sous la forme d’expériences virtuelles. Les univers virtuels et la modélisation 3D permettent aux élèves d’imaginer des solutions durables grâce à leur parcours Mission Océan.
Pour en savoir davantage sur Mission Océan, ça se passe ici.