Vous ne trouverez aucune offre de logement sur Mars chez Airbnb ou Realtor. Les voyageurs de l’espace vont devoir se construire leurs propres habitations. C’est ce qui motive le défi d’imprimer en 3D d’une maison lancé par la NASA. La place manque à bord d’un vaisseau spatial. Si les explorateurs pouvaient fabriquer des structures à l’aide de matériaux trouvés sur place, cette place pourrait être consacrée à d’autres ressources précieuses dont ils ont également besoin pour survivre.
Le défi est une compétition du programme des défis du siècle de la NASA dont le but est de construire une habitation à l’aide de matériaux locaux et indigènes combinés à des matériaux recyclables. Ce programme pourrait bien avoir des retombées beaucoup plus près de chez nous.
“Sur Terre, la technologie pourrait être utilisée partout où des logements abordables sont nécessaires et où l’accès à des matériaux de construction conventionnels et à des compétences est limité”, dit Monserrate “Monsi” Román, qui gère le programme des défis du siècle de la NASA. La microbiologiste faisait partie de l’équipe qui a construit la station spatiale internationale (ISS). “Des matériaux disponibles localement — terre, argile, sable, etc.— peuvent être combinés à des matériaux recyclables disponibles et utilisés pour construire des abris semi-permanents.”
La compétition vise à pousser la technologie d’impression en 3D à produire de larges structures et à utiliser des matériaux indigènes/recyclables pour la construction. Le défi est divisé en trois phases. La phase 1, une compétition de conception, est terminée. La phase 2, la compétition portant sur la structure, s’intéresse aux technologies nécessaires pour fabriquer les éléments structurels à partir de matériaux indigènes et recyclables. La phase 3 verra s’affronter en août, sur un site Caterpillar Inc., les finalistes qui devront imprimer leur projet d’habitation à l’échelle dans l’espoir de décrocher une prime de 1,4 million de dollars.
Le temps est compté mais le défi court toujours. “N’importe quelle équipe peut entrer dans la compétition entre maintenant et le mois d’août, dans la mesure où elle peut démontrer que ses entrées répondent aux exigences des niveaux 1 et 2.”, explique Román.
La NASA a signé un Space Act Agreement avec la Bradley University pour organiser le défi. Bradley s’est mis en partenariat avec Caterpillar, Bechtel, la société d’ingénierie, de construction et de gestion de projet internationale, et Brick & Mortar Ventures, un fond de capital risque.
Le défi possède une composante éducative, puisqu’il donne aux étudiants la possibilité de réseauter avec des représentants de l’université et de tisser des liens avec des mentors. “Les opportunités d’apprentissage du monde réel comme celles-ci placent les étudiants en situation de développer de nouvelles idées novatrices et disruptives susceptibles de changer le cours des choses tout en améliorant leur expérience éducative globale”, explique Román.
NASA a enregistré plus de 160 entrants. L’équipe Team Ice House a été repérée par le Centre de recherche Langley de la NASA. Ils travaillent aujourd’hui à une “maison de glace martienne” — une habitation en forme de tore recouvert d’une coque de glace en 3D qui sera imprimée avec de l’eau extraite de Mars. Le modèle en résine imprimée en 3D de l’entrée est présentée au Mori Art Museum de Tokyo, dans le cadre d’une exposition intitulée The Universe and Art.
“Un des objectifs de la compétition était de souligner l’importance de l’art, ainsi que de la science et de l’ingénierie, dans la résolution des besoins technologiques des futures missions de la NASA”, déclare Román. “À en juger par l’intérêt sans précédent suscité par cet aspect du défi, nous sommes certains d’avoir atteint cet objectif.”