Design for Life : Dezeen x Dassault Systèmes

Selon Karl Krippendorff, la philosophie du « design centré sur la technologie », dominante durant l’ère industrielle du XX° siècle, évolue vers une approche du « design centré sur l’humain », depuis l’avènement de nos sociétés post-modernes. L’initiative « Design for Life » du Design Studio de Dassault Systèmes, en partenariat avec Dezeen, invite des designers & architectes à partager leurs pratiques innovantes pour un monde durable, à la croisée de la science, technologie et la nature. Retour sur la discussion entre les architectes Arthur Mamou-Mani et Michael Pawlyn, ainsi que l’ingénieur-designer Nassia Inglessis, animée par Marcus Fairs, fondateur et rédacteur en chef de Dezeen.

 

Vers une économie de l’expérience durable

Dassault Systèmes s’associe avec Dezeen pour réaliser l’initiative « Design for Life », une série de conférences sur le design durable et l’innovation. Elle s’inscrit dans la vision « Renaissance Industrielle » : un nouveau regard pour un monde pluridisciplinaire, plus durable et vers une culture de la connaissance et du savoir-faire au profit des générations futures.

Le design est une discipline résolument humaniste. Face aux enjeux contemporains, le design est essentiel pour faire émerger des solutions afin que l’Humain soit capable de vivre en harmonie avec la nature et la biosphère. Autrement dit, de créer des expériences durables. « Design for Life » gravite autour de 5 piliers pour parvenir à cette économie de l’expérience durable :

  1. Le design de l’expérience inspiré de la nature :
    Depuis la fin du XX° siècle, le design s’est réinventé, à l’issue d’une crise morale rejetant la logique purement mercantile. Le design contemporain place l’humain au cœur de l’interaction et prend en compte son environnement, capable de visualiser l’ensemble de l’écosystème dans lequel l’humain s’inscrit. Parvenant ainsi à créer une expérience holistique durable.
  2. La durabilité pour idéal :
    La prise de conscience écologique de la part des designers permet à la discipline de se questionner sur son impact dans la société et tendre vers un idéal de durabilité. Le design ne doit plus servir une société de consommation, mais contrairement accompagner et inciter à des comportements plus vertueux, plus respectueux de l’environnement.
  3. Connecter les savoirs et les savoir-faire, par-delà les frontières physiques :
    Pour pouvoir proposer des expériences personnalisées, l’ensemble des acteurs : designer, fabricants, actionnaires, doivent se réunir dans un environnement unique. Les espaces virtuels permettent cette approche transdisciplinaire et customer-centric. Et ainsi accélérer le time-to-market, du processus d’idéation au développement produit et à la production, jusqu’à sa mise en vente.
  4. Interconnecter la science et le design :
    Le design se nourrit de la science. La science et la technologie élargissent les possibilités du designer. La plateforme 3DEXPERIENCE devient dès lors le point de rencontre entre les experts des différentes disciplines pour développer des produits et des expériences durables. Le virtuel et l’information data-driven deviennent des « matériaux » pour le design afin de créer les produits et les expériences d’aujourd’hui et de demain.
  5. Matérialiser notre avenir durable :
    Dans une approche de co-design, il est important de réunir des designers, des scientifiques, des ingénieurs, des chercheurs, les citoyens, et ainsi augmenter le pouvoir d’agir (empowerment) des individus et des communautés. Avec le design, nous élevons et matérialisons nos priorités et choisissons finalement l’avenir que nous voulons pour nous et notre planète.

Durant cette conversation passionnante, 3 architectes et designers vous partagent leur vision du monde, leurs projets et comment la technologie, la science et la nature inspirent leurs créations pour un futur durable.

 

Le recyclage permanent, l’approche C2C

L’architecte français Arthur Mamou-Mani collabore avec Dassault Systèmes pour étudier comment différents matériaux imprimables en 3D peuvent être fabriqués de manière durable et imprimés en structures qui peuvent être recyclées ou réutilisées. Il s’inspire essentiellement de l’approche dite « cradle-to-cradle » ou « C2C » ; théorisée par le chimiste Michael Braungart et l’architecte William McDonough. Cette approche se base sur le biomimétisme : l’imitation des modèles, des systèmes et des éléments de la nature. Mais cela questionne surtout la dernière étape du traitement d’un produit en fin de vie. Elle défend l’idée d’un recyclage permanent plutôt que l’élimination du produit. Dans le studio d’Arthur Mamou-Mani se trouve un espace de fabrication dans lequel les équipes peuvent constamment tester et apprendre de nouveaux matériaux, un processus d’itération favorisant l’innovation durable.

Arthur Mamou-Mani collaborates with Dassault Systèmes
Arthur Mamou-Mani, figure de l’architecte chercheur, dans son espace d’expérimentation.

 

Le concasseur de plastique permet la réalisation de structures en bioplastique imprimées en 3D réutilisables à l’infini.

« De l’impression 3D au compostage en passant par le broyage, nous voulions montrer tous les états de ce matériau, qui est finalement un cycle de produit durable et définitivement cradle-to-cradle. » – Arthur Mamou-Mani

 

L’humain, acteur d’un écosystème

L’ingénieur-designer grecque Nassia Inglessis, fondatrice du Studio INI, explique dans cette discussion comment elle utilise la technologie pour créer des installations architecturales complexes qui répondent aux interactions humaines. Elle s’inscrit dans une démarche d’écologie-humaine, théorisée par Alain Findeli. A l’occasion de la London Design Biennale 2018, elle a réalisé une installation qui s’appelle « Disobedience ». Un projet centré sur l’humain, dont les visiteurs-participants étaient acteurs de la performance de l’installation. Les visiteurs étaient en effet invités à se déplacer dans la structure et celle-ci modifiait sa structure lors de leur passage.

Disobedience by Studio INI
« Disobedience » par le Studio INI, Somerset House, London Design Biennale 2018.

 

Ses projets s’inscrivent dans une volonté de faire prendre conscience aux individus que l’humain fait partie d’un écosystème, d’un environnement ; l’humain impacte celui-ci à travers ses interactions. Elle démontre également que l’environnement dans lequel évolue l’humain n’est pas non plus figé, qu’il existe une véritable interconnexion entre l’environnement et l’homme. Autrement dit, l’habitabilité dépend des interactions entre humains et les environnements naturels et artificiels qui composent le monde. Le virtuel permet à Nassia Inglessis de matérialiser ses idées plus rapidement en créant le jumeau numérique de ses installations, et tester les mécanismes qu’elle imagine pour des expériences holistiques durables.

 

 

Le biomimétisme, vecteur d’innovations durables

L’architecte Michael Pawlyn, fondateur du studio Exploration Architecture, est spécialisé dans le bio-mimétisme en tant que processus d’innovation inspiré par la nature, c’est-à-dire en observant le fonctionnement biologique et ainsi apprendre de la nature pour designer et repenser l’architecture des bâtiments afin qu’ils soient plus écologiques. Le pavillon Biorock, une construction dans l’eau, s’inspire de la forme de coquillages et de formules mathématiques.

The Biorock Pavilion by Exploration Architecture
Le pavillion Biorock, par Michael Pawlyn

 

La nature est une véritable source d’inspiration, tandis que la technologie lui permet de matérialiser ses projets :

« Les crânes d’oiseaux sont un excellent exemple de structure complexe et robuste. Nous avons utilisé la conception informatique pour en produire une version. »

Michael Pawlyn ambitionne par ailleurs de concevoir un habitat capable d’extraire le carbone de l’atmosphère, en s’inspirant de la coquille d’ormeau.

 

Conclusion

Au travers de ces trois interventions, ces designers et architectes démontrent le potentiel de la science et de la technologie pour développer et réaliser des expériences durables et fondamentalement centrées sur l’humain. La plateforme 3DEXPERIENCE accélère leur développement grâce aux jumeaux numériques capables de modéliser, simuler, optimiser, analyser, l’ensemble des étapes de leurs projets.

Et ainsi, imaginer des innovations durables, capables d’harmoniser les produits, la nature et la vie.

Pour visionner l’intégralité de la discussion, rendez-vous ici.

Pour en savoir davantage sur le Design à Dassault Systèmes, c’est par ici.


Pour aller plus loin :

Julie Saez

Apprentie Marketing Digital at Dassault Systèmes
Digital Marketeuse chez Dassault Systèmes, je découvre l'univers passionnant de la transformation digitale du monde industriel.