One Planet Summit : la question du temps dans le développement durable

Alors que le One Planet Summit s’ouvrait ce jour pour célébrer les deux ans de l’Accord de Paris et réaffirmer les engagements pour lutter contre le changement climatique ; alors que le concept de développement durable a fêté ses 30 ans en 2017, je m’interroge sur la question du “temps” qui fonde le concept.

Dans une petite vidéo en amont du sommet, je mets en exergue les “hauts” et les “bas” de 2017 sur le développement durable. Ceux-ci n’ont de sens que lorsqu’ils sont mis en perspective du temps : les innovations de rupture doivent rapidement passer à l’échelle, les accords politiques doivent être de long terme, et non révocables, les industriels doivent urgemment se transformer.

Dans les Accords de Kyoto, les horizons étaient clairement fixés, tandis que l’Accord de Paris requiert des actions “dans les meilleurs délais” pour limiter la production de gaz à effet de serre et l’élévation de la température globale en dessous des 2 degrés, voire des 1,5 degrés d’ici 2100. L’Accord de Paris se voulait inclusif dans ses signataires, il est donc moins prescripteur sur ses échéances. Le politique mise alors sur la responsabilisation de tous, et la volonté commune de protéger un bien naturellement commun. Un pari sans doute risqué, mais le développement durable ne dépend pas de la seule volonté politique.

Nous sommes dans un “momentum”, un moment de redéfinition. Le numérique vient disrupter tous les modèles industriels, et permet un foisonnement de l’innovation. Les plateformes numériques permettent d’anticiper les impacts des produits avant qu’ils soient conçus, de mettre en œuvre des projets fondés sur l’économie circulaire, d’hyper-optimiser les ressources, les systèmes de production et de logistique, mais aussi et surtout de redéfinir complètement les modèles économiques en associant produits et services. Ainsi par exemple, les produits conçus sur des principes de non-obsolescence deviennent des expériences consommateurs uniques et désirables, et représentent des modèles économiques profitables grâce à la modularité, aux services, et à la personnalisation comme l’illustre le projet L’Increvable, incubé et accéléré par le 3DEXPERIENCE Lab.

Nous entrons dans un nouveau champ des possibles. C’est donc le bon moment, pour donner le cap : celui de l’innovation durable, la mission que s’est fixée Dassault Systèmes.

Quant à moi, je fêterai mes 40 ans dans quelques jours, pleine d’espoir, mais aussi de conscience et d’allant face au temps qui passe.

 

Valérie Ferret

Valérie Ferret

Valérie Ferret a rejoint Dassault Systèmes en 2008. En tant que Directrice des Affaires Publiques et du Développement Durable, elle est responsable du développement du réseau d’influenceurs mondial et des communautés externes afin de promouvoir la mission de Dassault Systèmes de fournir aux entreprises et aux particuliers des univers virtuels où imaginer l'innovation durable, pour harmoniser le produit, la nature et la vie. Convaincue que les plateformes numériques sont une opportunité unique de redéfinition des modèles économiques aux fins d’innovation durable, Valérie développe de nombreux projets pour embarquer clients et parties prenantes dans la vision du groupe. Valérie est juriste de formation. Elle a débuté sa carrière comme conseil juridique en cabinet d’avocat en France en 2002, puis elle a rejoint une entreprise de distribution postale au Luxembourg pour créer le service juridique. En 2006, elle part aux Etats-Unis et devient directrice de la Chambre de commerce franco-américaine de Boston. Elle détient un DEA de Droit Européen de l’Université de Montpellier.
Valérie Ferret
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