La Société d’Encouragement pour l’Industrie Nationale a réuni le 20 septembre dans le cadre prestigieux de l’Hôtel de l’Industrie, experts et décideurs publics et privés pour un rendez-vous de rentrée propice à la réflexion comme à l’action. L’enjeu ? Faire face à une urgence autant économique que sociétale : favoriser la renaissance industrielle de la France. Une urgence certes, mais qui repose sur un constat qui n’a rien de bien nouveau !
Comme a tenu à le rappeler Olivier Mousson, Président de la Société d’Encouragement pour l’Industrie Nationale, dans son discours inaugural, « En 1801, Napoléon considérait que la France était un peu en retard sur les sujets de l’industrialisation. ». En réaction, il instituait la SEIN qui, 220 ans plus tard, organisait cet événement intitulé Industrie & Emploi : Compétences et Formation en Ile-de-France, articulé autour de deux temps forts.
Un potentiel industriel incontestable
Le premier rendez-vous donné par la SEIN pour évoquer l’enjeu de la Renaissance industrielle a donné lieu à une table ronde réunissant Jacques Aschenbroich (Président Directeur Général du Groupe Valeo), Antoine Troesch (Directeur de l’investissement, Banque des Territoires chez Groupe Caisse des Dépôts), Alexandra Dublanche (Vice-Présidente en charge de la Relance, de l’Attractivité, du Développement Économique et de l’Innovation au sein de la Région Île-de-France) et Olivier Bogillot (Président de Sanofi France). Innovations, organisation transformation digitale et exportations ont fait l’objet d’échanges nourris et inspirants. Une occasion parfaite de remettre en perspective la réalité de la puissance industrielle Française et Européenne par rapport à un échiquier international en constante recomposition. « Nous sommes tous conscients, a observé Antoine Troesch, que la renaissance industrielle est nécessaire un sujet de temps long. Certaines décisions malheureuses prises il y a quelques décennies ont abouti au constat que nous tirons aujourd’hui. Toutefois, la petite musique de l’industrie résonne à nouveau et il faut véritablement s’en féliciter ». Un renouveau industriel qui passe notamment par une volonté de mettre un terme à certaines idées dogmatiques préconçues. Plus humaine, plus locale, plus vertueuse, l’industrie du futur est dores et déjà en voie d’éclosion !
« Les industriels ne doivent pas tout attendre de la puissance publique. Centres de recherche académiques, organisations et instances représentatives, c’est au monde de l’industrie de prendre en mains sa transformation. » — Pascal Daloz
Des trophées pour encourager l’innovation
L’autre temps fort de cet événement organisé par la Société d’Encouragement pour l’Industrie Nationale, c’était aussi la remise par Pascal Daloz, Directeur Général Adjoint, Opérations et Finances de Dassault Systèmes et président d’honneur de l’AIF et Alexandra Dublanche (Région Île-de-France) des trophées Vitrines Alliance Industrie du Futur. « Ces trophées sont remis à des entreprises qui se sont engagées dans la mise en œuvre de solutions technologiques ou méthodologiques particulièrement innovantes », a rappelé Jean-Michel Tasse, Ambassadeur AIF Ile-de-France. Au-delà du palmarès de ces trophées, c’est bien la tonalité de l’événement que l’on retiendra.
« Notre appareil de production est vieillissant en France, a indiqué Pascal Daloz. Cela nous confronte à moins de compétitivité et, par voie de conséquence à moins d’innovation ». Un cercle délétère dont il convient de sortir pour faire véritablement émerger une industrie nouvelle, plus forte et surtout, apte à affronter l’avenir. « Les industriels ne doivent pas tout attendre de la puissance publique, a ajouté Pascal Daloz. Centres de recherche académiques, organisations et instances représentatives, c’est au monde de l’industrie de prendre en main sa transformation. Nous devons nous regrouper pour nous focaliser sur l’essentiel : le référentiel des compétences de demain, l’identification des technologies de rupture, l’évolution des procédés et des organisations du travail ou encore la réinvention des modèles de management ».
Un vaste programme avant tout porteur d’espoir et témoignant d’une volonté farouche non seulement d’engager mais d’accélérer la renaissance industrielle de la France. « Parler de l’industrie, c’est parler de la société. L’industrie ce sont les territoires, les emplois, les chaînes de sous-traitance, les filières de recherche et de développement et, sans territoires, il n’est pas possible de penser l’industrie » a observé Pascal Daloz avant de remettre les trophées aux trois entreprises lauréates.
Mon résumé de l’événement @IndustrieFrance hier à l’Hôtel de l’industrie. Un lieu historique et symbolique situé en plein Paris, fondé par Napoléon en 1801. ?
Merci à @oliviermousson @a_voygillis pour l’invitation ! ?
À lire sur LinkedIn ➡️ https://t.co/PBnAFpNfCs #industrie pic.twitter.com/aDypzydEHb
— Aurélien Gohier (@Aurelien_Gohier) September 21, 2021
Un palmarès séduisant
La première d’entre elles, EOz, est une ETI fabricant de Claviers, Composants et de solutions personnalisées d’Interfaces Homme-Machine de qualité. Elle est récompensée pour avoir notamment repensé ses process décisionnel sur la base d’un nouveau modèle : « Le compétent décide, le management autorise. Le modèle de management est souvent au cœur de l’innovation », a précisé Pascal Daloz.
La deuxième entreprise récompensée d’un trophée, Monnoyeur Arkance, avec son chiffre d’affaires de 2 milliards d’euros, « a opté pour le numérique pour assurer la montée en gamme de sa relation client, et étendre son offre en matière de maintenance préventive des équipements qu’elle commercialise » a indiqué Pascal Daloz.
Enfin, l’AIF a tenu à récompenser une société industrielle étrangère basée à Laval. « Investir en France développe les bassins d’emploi et les compétences locales, a souligné Pascal Daloz. C’est pourquoi nous avons choisi de décerner un trophée à Wilo France, spécialisée dans la conception et la fabrication de pompes et de systèmes de pompage pour les marchés du Bâtiment, du Cycle de l’eau et de l’Industrie ». Chacun des entreprises lauréates a ensuite pu revenir en détail sur sa vision, son projet, son action au quotidien dans le vaste processus de renaissance industrielle française.
Vous n’avez pas pu assister à l’événement ? Retrouvez le replay ici !